L’otite chez le chien

L’otite est une affection fréquente chez le chien, pouvant résulter de nombreuses causes.

Publié le 29/04/2025

Date de rédaction : 27/03/2025

L’otite est une affection fréquente chez le chien. Elle désigne une inflammation du conduit auditif, qui peut être plus ou moins profonde et parfois récidivante. Certains chiens sont prédisposés à développer des otites en raison de facteurs anatomiques, environnementaux ou pathologiques. Une prise en charge adaptée est nécessaire pour soulager l’animal et prévenir les complications.

Anatomie de l’oreille du chien

L’oreille du chien est constituée de trois parties : l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.

L’oreille externe comprend le pavillon auriculaire et le conduit auditif. Ce dernier présente une forme en L, avec un segment vertical et un segment horizontal. Cette particularité anatomique favorise l’accumulation de cérumen et d’humidité.
L’oreille moyenne est séparée de l’oreille externe par le tympan. Elle contient les osselets, qui sont responsables de la transmission des sons.
L’oreille interne est impliquée dans l’audition et l’équilibre.

Chez le chien, les otites concernent principalement l’oreille externe (otite externe) mais peuvent s’étendre jusqu’à l’oreille moyenne (otite moyenne) voire à l’oreille interne (otite interne) dans les cas plus sévères.

Les causes d’otites chez le chien

Les origines d’une otite sont variées. Elles peuvent être primaires ou secondaires, favorisant alors l’entretien de l’inflammation.

Causes primaires

Ces causes sont directement responsables de l’apparition de l’otite.

Les allergies : Les dermatites allergiques d’origine alimentaire ou environnementale sont fréquentes chez le chien et peuvent provoquer des otites chroniques ou récidivantes.
Les parasites : La gale des oreilles, due à l’acarien Otodectes cynotis, est une cause fréquente d’otite chez les jeunes chiens ou les chiens vivant en collectivité.
Les corps étrangers : Les épillets sont les corps étrangers les plus courants. Ils peuvent pénétrer dans le conduit auditif, entraînant douleur et inflammation.
Les anomalies de kératinisation : Certaines races présentent une production excessive de cérumen ou des troubles de renouvellement cellulaire, favorisant les otites.

Causes secondaires

Ces causes n’induisent pas directement l’otite mais aggravent et entretiennent l’inflammation.

Infections bactériennes (Staphylocoques, Pseudomonas) ou fongiques (levures du genre Malassezia) entretiennent couramment les otites.
Facteurs anatomiques : Les oreilles pendantes, les conduits auditifs étroits ou excessivement poilus exacerbent également les otites.
Humidité et macération : Les chiens qui se baignent régulièrement ou qui vivent dans des environnements humides sont plus exposés aux otites.

Les signes cliniques de l’otite

Les symptômes varient selon l’intensité et la localisation de l’otite. Les signes les plus fréquemment observés sont :

Grattage fréquent de l’oreille
Secouements de tête
Rougeur et chaleur du pavillon auriculaire
Mauvaise odeur provenant de l’oreille
Présence d’écoulements (cérumen, pus)
Douleur lors de la manipulation de l’oreille

Dans les cas plus avancés, peuvent également apparaître :

Inclinaison de la tête du côté atteint
Troubles de l’équilibre
Perte d’audition

Diagnostic de l’otite chez le chien

Le diagnostic repose sur un examen clinique approfondi, notamment l’otoscopie, permettant de visualiser le conduit auditif et d’identifier d’éventuelles lésions, corps étrangers ou la nature des sécrétions.

Un examen cytologique est souvent réalisé à partir d’un prélèvement auriculaire. Il permet d’identifier la présence de bactéries, de levures ou de parasites afin d’orienter le choix du traitement.

En cas d’otites récidivantes ou chroniques, des examens complémentaires peuvent être indiqués (bilan allergologique, imagerie, exploration du conduit auditif sous anesthésie).

Traitement de l’otite

Le traitement dépend de la cause, de la gravité et de l’état général de l’oreille.

Nettoyage du conduit auditif

Un nettoyage auriculaire est souvent nécessaire. Il permet d’éliminer les sécrétions et les débris pour faciliter l’action des médicaments. Le produit nettoyant est choisi en fonction de l’état de l’oreille et doit être prescrit par un vétérinaire.

Traitement médicamenteux local

Des gouttes auriculaires sont généralement prescrites. Elles peuvent contenir :

Un anti-inflammatoire pour réduire la douleur et l’inflammation
Un antibiotique, en cas d’infection bactérienne
Un antifongique si une levure est impliquée
Un antiparasitaire en cas de gale auriculaire

Traitement systémique

Dans les cas sévères ou en cas d’atteinte de l’oreille moyenne ou interne, un traitement par voie générale (antibiotiques, antifongiques, anti-inflammatoires) peut être nécessaire.

Traitement de la cause sous-jacente

Pour prévenir les récidives, l’identification et le contrôle de la cause primaire (allergie, parasite, anomalie anatomique) sont indispensables.

Prévention des otites chez le chien

Certaines mesures peuvent réduire le risque d’apparition ou de récidive d’otites, notamment chez les chiens prédisposés :

Surveiller régulièrement l’état des oreilles (rougeurs, sécrétions, odeurs)
Nettoyer les oreilles uniquement sur indication vétérinaire et avec des produits adaptés
Sécher soigneusement les oreilles après les baignades ou les shampooings
Limiter l’accès aux zones à risque d’épillets pendant la période estivale
Éviter les baignades et limiter l’humidité des oreilles du chien
Gérer les allergies lorsqu’elles sont diagnostiquées

Complications possibles

En l’absence de traitement ou en cas de traitement inadapté, les otites peuvent provoquer :

Des lésions du tympan
Une otite moyenne ou interne
Une surdité
Des troubles neurologiques
Une fibrose et un épaississement du conduit auditif pouvant nécessiter un traitement chirurgical (ablation du conduit auditif externe)

Conclusion sur l’otite chez le chien

L’otite est une affection fréquente chez le chien, pouvant résulter de nombreuses causes. Un diagnostic précis est essentiel pour instaurer un traitement adapté et prévenir les récidives. Une surveillance régulière et des soins appropriés permettent de limiter les complications et d’assurer le bien-être de l’animal.

Sources :