C’est une maladie chronique survenant également chez l’homme, inguérissable mais contrôlable, dont les effets sont nombreux et parfois graves. Le traitement est indispensable.
Il s’agit d’un syndrome résultant d’une mauvaise utilisation du glucose (sucre) par les cellules, en raison d’un déficit plus ou moins absolu en insuline (soit le pancréas sécrète une quantité insuffisante d’insuline, soit les cellules responsables du stockage du glucose sont moins sensible à l’action de l’insuline). La conséquence est un taux sanguin en glucose trop important (supérieur à 1 g/l).
Le diabète sucré apparaît en général entre 6 et 10 ans. Chien et chats sont concernés. Il s’établit progressivement, l’un des symptômes les plus précoces étant une augmentation importante de la prise de boisson (on parle de polydipsie). L’excès de glucose est évacué dans les urines (on parle de glycosurie). Les complications à plus ou moins long terme sont les infections bactériennes (les bactéries adorent le sucre), notamment au niveau de la vessie (cystites), des troubles hépatiques, et la cataracte bilatérale (le cristallin de l’œil devient brutalement opaque, et l’animal aveugle). Non traité, le diabète évolue plus ou moins rapidement vers la mort par coma diabétique. Les complications à long terme associées avec une glycémie trop élevée sont l’insuffisance rénale, perte des fonctions nerveuses dans les extrémités, l’hypertension, la cécité et (chez les chiens) les cataractes. Etant donner leur plus courte espérance de vie, les chiens et les chats développent moins de complications que les humains et s’ils sont traités correctement, ils peuvent avoir une vie normale et vivre assez vieux.
Le diabète sucré (diabète mellitus) ne doit pas être confondu avec le diabète insipide (diabète insipidus) qui implique d’autres hormones.
Le diabète du chien n’a pas la même origine que celui le plus fréquemment rencontré chez l’homme. Il ne s’agit pas d’une trop grande consommation de sucre, mais le plus souvent, d’une obésité. Le chien ne consommera jamais autant de sucre qu’un humain, mais l’obésité du chien est un facteur de risque très important pour le diabète (y compris chez l’homme), par augmentation de la résistance à l’insuline.
Le diabète peut être une maladie primaire ou apparaître secondairement à une autre maladie. Il existe plusieurs types de diabète.
Ce type de diabète se produit lorsque le système immunitaire détruit les cellules du pancréas qui produisent l’insuline (cellules bêta). C’est le diabète primaire le plus fréquent chez le chien mais il est rare chez le chat. Il y a peut-être des facteurs génétiques chez le chien. Parce que ce type de diabète résulte en une absence complète de production d’insuline, les patients doivent être traités par des injections quotidiennes d’insuline. En médecine humaine, on appelle ce type insulinodépendant. Il est recommandé de stériliser les femelles qui ont la maladie car les hormones sécrétées lors des chaleurs et de la gestation rendent difficile le contrôle de la glycémie.
Ce type de diabète n’est pas très défini quant aux causes mais implique l’obésité, la perte de la sensibilité des tissus à l’insuline et l’accumulation d’une substance appelée amyloïde dans les îlots pancréatiques. Le pancréas des diabétiques de type 2 peut produire aucune, peu, assez ou trop d’insuline mais cette insuline ne peut produire sont effet normal. Le type 2 est la forme la plus commune de diabète chez le chat mais est rare chez le chien. En médecine humaine, on le nomme diabète non insulinodépendant.
Le diabète est secondaire à une autre maladie ou à un médicament. Le diabète peut ne pas avoir à être traité si l’autre condition est réglée. Les maladies qui peuvent entraîner du diabète chez le chien et le chat sont : la maladie de Cushing (hyperadrénocorticisme), hyperthyroïdisme, acromégalie et autres. Les médicaments fréquemment utilisés qui peuvent causer le diabète sont les progestogènes et les corticostéroïdes. Si ces drogues sont utilisées à long terme. le diabète peut devenir permanent et persister même après l’arrêt de la médication. Une maladie généralisée du pancréas (tumeur, pancréatite) peut entraîner un diabète si une portion suffisante des cellules bêta sont détruites.
Le traitement peut paraître fastidieux, mais les résultats sont souvent très bons et il n’est pas rare que des chiens vivent des années tout à fait normalement avec leur diabète.
Les injections d’insuline sont nécessaires pour le traitement de la plupart des chiens et à beaucoup de chats chez qui le diabète a été diagnostiqué. Des préparations d’insuline humaine sont de moins en moins souvent prescrites puisqu’il existe une insuline vétérinaire appelée Caninsulin, dont les doses sont mieux adaptées. La pharmacologie de l’insuline est complexe et implique des différences au niveau moléculaire entre les différentes espèces ce qui entraîne des variations de leur action d’une espèce à l’autre.
Les traitements intensifs, comme chez les humains souffrants de diabète. ne sont pas pratiqués sur les animaux. Ces traitements impliquent plusieurs mesures journalières de la glycémie à la maison, de multiples injections d’une dose calculée d’insuline. Le but du traitement chez les animaux est d’atteindre un contrôle raisonnable du glucose sanguin et des signes cliniques du diabète en utilisant des injections d’insuline moyenne à longue action une à deux fois par jour.
Comme il y a des variations considérables entre les individus qui reçoivent de l’insuline, une période initiale d’essai est instituée à la clinique vétérinaire avec de fréquent contrôle de glucose sanguin. Il sera établi une courbe de glycémie qui servira à comprendre comment le corps réagit au cours de la journée à l’injection d’insuline. Une fois stabilisé, le patient pourra retourner à la maison avec un plan de traitement fixe ou qui variera selon la mesure du glucose dans l’urine. Comme les besoins en insuline tendent à changer avec le temps, des réévaluations périodiques sont essentielles.
C’est beaucoup plus facile que l’on s’imagine et la finesse de l’aiguille est telle que l’on ne fera pas mal au chien, quelle que soit notre maladresse. Le moment de l’injection est fixe et le plus souvent situé une demi-heure avant le repas. Tout d’abord, il faudra réchauffer doucement l’insuline en la faisant rouler entre les paumes des mains après l’avoir sortie du frigo où elle aura été conservée. Ensuite, en utilisant une seringue de 1ml dite « seringue à insuline », graduée à 40 unités par millilitres, on ponctionnera le flacon en prélevant la dose déterminée par le vétérinaire. Enfin, on pincera la peau du chien et on piquera à la base du pli de peau ainsi formé pour injecter l’insuline.
L’importance du régime alimentaire chez les humains diabétiques est bien connue. Les repas sont prévus pour coïncider avec l’action maximum de l’insuline, et des quantités et des types d’aliments sont recommandés. Des diètes riches en fibres sont utilisées pour réduire le pic de glucose sanguin qui suit les repas. Pour les animaux, les diètes riches en fibres doivent être choisies en fonction de la constance du contenu en calorie et de leur qualité nutritionnelle. Des aliments spéciaux parfaitement formulés sont disponibles à la clinique. L’horaire des repas et la diète sont des parties importantes du traitement du diabète chez les chiens. L’horaire des repas dépend du type d’insuline utilisé et de la réponse spécifique au chien qui a été établie lors du dosage en clinique de son glucose sanguin. Il est très important que l’animal atteigne son poids optimum, surtout chez les animaux obèses chez qui cela réduira la demande en insuline. Chez le chat la perte de poids peut même éliminer complètement le besoin du traitement à l’insuline. Les diètes réduites en calories et riches en fibres conviennent parfaitement pour ces cas.
Chez les animaux trop maigres il est souhaitable d’avoir un gain de poids et que l’animal retrouve son poids normal. Les diètes très denses en calories doivent être évitées. L’anorexie est particulièrement dangereuse chez les animaux traités à l’insuline car le glucose sanguin peut devenir trop bas si aucun aliment n’est consommé pour équilibrer la dose d’insuline : c’est la crise d’hypoglycémie. Il est très important que le patient traité à l’insuline ne jeûne pas même si l’on doit lui donner un aliment qui n’est pas idéal. La diète doit être ajustée sur une longue période et on doit éviter les changements brusques.
Il est fondamental d’utiliser le même aliment, la même quantité et le même horaire de repas : en effet, la quantité d’insuline est calculé pour un apport énergétique donné. Le respect des règles de diététique est fondamental pour le succès à long terme.
Pour en savoir plus :
Article rédigé par le Dr Michel Cast, vétérinaire à la clinique des Bords de l’Adour.
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